Définition du réveil

Qu’est-ce qu’un réveil ? Qu’est-ce que le réveil ? Il est important de se poser la question. Au fil des ans, je me suis rendu compte que beaucoup de personnes en parlaient. Mais selon les milieux religieux, la compréhension du mot et l’attente qui en résulte peuvent être bien différentes.

l’Écriture retrace l’histoire de la révélation progressive de Dieu aux hommes dans chacun des livres qu’elle comprend

Sarah Blomme : Une définition du réveil
Le grand réveil des Cévennes (1686-1710)

Probablement un des plus grands réveils en francophonie… En 1685, Louis XIV a révoqué l’Édit de Nantes et chassé tous les pasteurs de France. C’est l’apothéose d’une succession de vexations et de persécutions qui dure depuis des années. La Cour est persuadée que le protestantisme est complètement mort en France. Mais c’est mal connaître le peuple huguenot, dont la foi se nourrit de lectures bibliques dans des cultes familiaux. En pleine répression, des phénomènes spirituels se produisent dès 1686. Des gens entendent des sons de trompettes dans les airs, des chants angéliques, des bruits de tambour… Des hommes (sans grande culture) se lèvent pour prendre la relève des pasteurs chassés, mais aussi des milliers d’enfants, qui vont parcourir les Cévennes pour prophétiser et amener un feu de réveil absolument extraordinaire du point de vue des manifestations. On parle d’enfants de 15 mois qui prophétisent en français (alors que l’occitan est la langue populaire), d’apparitions de lumière qui guide les chrétiens pendant la nuit, de larmes de sang, de personnes qui tombent dans l’Esprit. Ce mouvement débouchera en 1702 sur la fameuse « guerre des camisards ». Mais ce n’est pas pour autant que le réveil s’arrête, bien au contraire…

François Vivens

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Basville

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Pierre Jurieu

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Zinzendorf et les frères moraves (1727)

Un groupe de frères moraves se réfugie en Allemagne où un jeune chrétien de 27 ans, le comte Nicolas de Zinzendorf , leur offre l’asile sur ses terres en Allemagne. Ils nomment ce lieu Herrnut : « le Seigneur garde ». Cette communauté reprend les idées piétistes de Spener et Franck, qui mettaient l’accent sur la piété personnelle et sur la nécessité de former de petites assemblées où la foi peut se cultiver et se fortifier. Après avoir expérimenté un baptême dans l’Esprit puissant, ils deviennent des évangélistes-missionnaires. Ce réveil commencé en 1727 va déclencher la plus longue réunion de prière ininterrompue de tous les temps : elle durera 100 ans !

John Wesley (1703-1791)

John Wesley est né en 1703 au foyer d’un pasteur anglican, dans un milieu pauvre et pieux. Wesley devient, à dix-sept ans, boursier de la célèbre université d’Oxford, où il fonde un « Club de sainteté ». Par ironie, compte tenu de l’ap­plication de la méthode de ceux qui composent le club, on les appelle des « Méthodistes ». Sobriquet qui subsistera bien au-delà du groupe d’amis qui communient fréquemment, visitent les malades, les indigents, les prisonniers, étudient avec minutie la Parole de Dieu. Mais sa conversion, il la vivra au contact de frères moraves. Il est profondément touché par l’attitude des Moraves lors d’une traversée vers l’Amérique. De retour en Angleterre, le 24 mai 1738, au cours une réunion de ces mêmes frères, son coeur est bouleversé en écoutant la lecture de la préface de Luther à l’épître aux Romains. À partir de ce moment, il devient un prédicateur infatigable. Pendant cinquante-trois ans, il voyage à travers l’Angleterre, l’Écosse et l’Irlande, prêchant en moyenne trois fois par jour, tout en parcourant environ 7500 km par an à cheval. Souvent persécuté, il va amener inlassablement des milliers d’âmes au salut.

Jonathan Edwards et le grand réveil de 1734

Vers la fin de 1734, cinq ou six personnes se convertissent dans la paroisse de Jonathan Edwards à Northampton dans le Massachusetts. Rapidement la situation s’amplifie et le pasteur indique quelque temps plus tard que l’œuvre semblait suivre un rythme de quatre nouvelles naissances par jour. L’Église célébrait la Cène à peu près toutes les huit semaines, et l’on y accueillait les nouveaux à cette occasion. Edwards écrit : « Nous avons reçu à peu près une centaine de nouveaux membres avant la dernière communion… et une soixantaine cette fois-ci. » Le mouvement de l’Esprit ne se limitait pas à Northampton, mais touchait aussi d’autres parties du pays. Les années 1734-1735 voient le nombre des convertis au christianisme atteindre 50.000 colons sur un total de 250.000 personnes. L’œuvre était particulièrement remarquable en raison de la manière soudaine avec laquelle elle se produisit et se répandit. Elle engendrait un changement général durable et de très vives convictions de péché. « Les hommes voient l’enfer s’ouvrir sous leurs pieds ; et ils réalisent qu’ils sont prêts à y tomber », disait un pasteur. Des multitudes d’hommes et de femmes, ainsi que de jeunes, connurent une profonde conviction de péché et, pour un grand nombre d’entre eux, « ces convictions s’ouvrirent sur la joie du salut de Dieu ».
En 1741, à Enfield, alors que Jonathan Edwards prêche son fameux sermon « Pêcheurs entre les mains d’un Dieu en colère. » Une intense détresse spirituelle s’empara de beaucoup, qui gémissaient et criaient, demandant : « Que devons-nous faire pour être sauvés ? » Le tintamarre était tel que le prédicateur dut s’interrompre à plusieurs reprises, mais la puissance de Dieu était de toute évidence à l’œuvre d’une manière inhabituelle. Certaines personnes, en proie à une grande terreur ou à une merveilleuse joie, se mettaient à hurler, à se rouler par terre, et à manifester d’autres comportements bizarres.

Pécheurs entre les mains d’un Dieu en colère.

Charles Finney (1792-1875)

La conversion de Finney à l’âge de 26 ans en dit long sur sa personnalité entière. Alors qu’il fréquente une communauté « endormie », Charles est un jeune homme très critique qui n’a pas sa langue en poche. Un jour, on lui propose la prière, et il répond tout de go : « Non ; car je ne vois pas que vos prières soient exaucées. » Sa transformation, il la vit seul dans les bois pendant qu’il cherche Dieu de tout son cœur. Alors que le Saint-Esprit ouvre son cœur, il dira : « Auparavant j’avais cru d’une foi d’intelligence, il ne m’était jamais venu à l’esprit que la foi est un acte délibéré de confiance, non un état intellectuel. »
Après un baptême et des visitations de l’Esprit qui vont durer plusieurs jours, Finney est revêtu d’une telle puissance d’en-haut que quelques mots adressés ici et là à quelques personnes furent le moyen de leur conversion immédiate. Il deviendra rapidement un homme porteur du réveil. Chaque fois que Finney prêchait, l’Esprit se répandait sur ses auditeurs. Il arrivait même que Dieu prenne les devants, car en entrant dans le lieu de la réunion, Finney trouvait parfois les gens déjà sous la conviction de péché, demandant à grands cris le pardon de Dieu. Cette manifestation pouvait être si intense et susciter de tels gémissements, de tels cris d’angoisse qu’il devait se taire. Il amenait à l’Évangile d’innombrables pêcheurs, mais également des pasteurs et d’honorables membres d’église.

John Alexander Dowie (1847-1907)

Il est né le 25 mai 1847 à Edinburgh en Écosse. Souvent malade, il n’a pas une scolarité brillante, mais à six ans, il avait déjà lu la Bible de la Genèse à l’Apocalypse. Il donne sa vie au Seigneur à l’âge de 7 ans et il sent l’appel au ministère très tôt, mais ne sait comment y répondre. Sa famille est partie vivre en Australie, mais lui revient au pays faire des études de théologie et de sciences politiques à l’université d’Edinburgh. Durant cette période, il fut chapelain dans une clinique, et au vu des pratiques « barbares » des chirurgiens, il développa malheureusement une aversion pour la médecine. De retour en Australie, il devint pasteur à Sydney en 1875. Une terrible épidémie ravageait l’Australie, des milliers mourraient chaque jour et c’est à partir de cette époque que Dowie va manifester un don de guérison absolument incroyable. Le succès de son ministère provoqua de vives oppositions, mais il n’était pas homme à se laisser intimider.
En 1888, il se retrouva en Amérique, où il établit sa base à Chicago. Cet homme entier et peu tendre s’attira beaucoup d’inimitiés durant cette période. Il fut mis en prison plus d’une centaine de fois en un an. Mais les guérisons se multipliaient alors qu’il prêchait l’Évangile, et son influence devint telle qu’il put faire élire un nouveau maire à Chicago. La situation changea donc, et la police, au lieu de l’enfermer, s’est mise à le protéger. L’arrêt des persécutions révéla la « mégalomanie » d’Alexander Dowie. Il fonda une ville qu’il baptisa « Sion », où il était interdit de boire, fumer et manger du cochon. La fin de sa vie n’est pas moins tragique : il se prit pour Élie. Les habitants de Sion organisèrent des élections pour écarter Dowie. Il mourut le 9 mars 1907, et l’Histoire retiendra le nom de John Alexander Dowie comme celui d’un imposteur, alors qu’il était appelé à être un grand homme de Dieu.

Maria Woodworth-Etter (1844-1924)

Maria est née en 1844. Quand elle a treize ans, l’homme qui prie pour elle au moment de sa conversion ne se rend pas compte qu’il impose les mains à « la grand-mère du mouvement de Pentecôte ». Très jeune, elle sent l’appel au ministère, mais ne sait comment y répondre. Une terrible épreuve (cinq et ses six enfants décèdent suite à une maladie) pousse Maria à chercher la face de Dieu. Elle se décide enfin à le servir. Dès le début, des manifestations de conviction accompagnent sa prédication… Un jour, elle fut amenée à se rendre dans une ville nommée « Devils Den » (« L’antre du diable »). Personne n’avait jamais réussi à annoncer l’Évangile avec succès dans cet endroit. Les gens venaient pour se moquer d’elle, mais une surprise de taille les attendait. Elle connaissait la clé du combat spirituel et la puissance de la prière fervente qui ouvre les cieux. Pendant trois jours Maria prêcha et chanta. Personne ne bougeait. En fin de compte, elle prit autorité sur les démons qui liaient la ville. Le quatrième jour, les auditeurs se mirent à pleurer et à se repentir devant Dieu. C’était la plus grande manifestation de la présence de Dieu que Devils Den n’ait jamais expérimentée. À l’âge de quarante ans, Maria Etter était devenue un phénomène national. Plusieurs dénominations reconnaissaient sa capacité à rendre la vie dans des communautés spirituellement mortes, à conduire les gens à la conversion ou tout simplement à les amener plus loin dans leur relation avec Dieu. Des guérisons se produisaient également lors de ses réunions. Un handicapé a témoigné : « Quand la Sœur Etter a mis son doigt dans ma bouche à la racine de ma langue et puis dans mes oreilles, commandant à l’esprit “sourd-muet” de sortir, Dieu a immédiatement ouvert mes oreilles et m’a donné ma voix ». Jusque dans sa vieillesse, Maria continua à annoncer l’Évangile. Quelques hommes forts l’asseyaient sur une chaise en bois et la transportaient de sa maison à l’Église. Quand ses pieds touchaient la scène, l’Esprit se saisissait d’elle et elle se levait, prêchait et faisait le ministère. À la fin du service, on la remettait sur sa chaise et on la reconduisait chez elle. Sa Foi la poussait à continuer là où beaucoup auraient abandonné. Maria Woodworth-Etter s’endormit paisiblement à l’âge de quatre-vingts ans.

Charles F. Parham (1873-1929)

Si Maria Woodworth-Etter est « la grand-mère » du mouvement de Pentecôte, alors Charles Parham peut être considéré comme « le grand-père ». Né le 4 juin 1873, il est l’homme qui dès 1901 proclama que le parler en langues était la preuve du baptême dans le Saint-Esprit. L’évangéliste en paya le prix. Les persécutions qu’il subit tout au long de sa vie en auraient découragé plus d’un. Mais pour lui, ce fut au contraire un stimulant pour sa détermination et pour sa foi. Alors qu’il est devenu prédicateur itinérant, il va expérimenter la puissance de la guérison divine. Son fils Claude était gravement malade et les parents intercédaient en marchant de long en large, mais sans résultat. Parham fut appelé à ce moment au chevet d’un autre homme. Et pendant qu’il lui imposait les mains, il reçut cette parole : « Médecin, guéris-toi toi-même ». Visité par le Saint-Esprit, il fut complètement rétabli. Il courut chez lui et raconta à son épouse ce qu’il avait vécu. Ensemble ils prièrent pour leur fils et l’enfant fut lui aussi instantanément restauré, et grandit en pleine santé. Malheureusement, à partir de cet évènement, Parham décida de renoncer à toute forme de médication. Son ministère prit une ampleur considérable pour l’époque et ses prédications étaient accompagnées de guérisons. En octobre 1900, Parham ouvre une école de formation à Topeka, Kansas. Ses étudiants vont expérimenter des manifestations de « parler en langues ». Agnès Ozman, une élève, demande à Parham de lui imposer les mains : « Je venais de prononcer trois douzaines de phrases quand la Gloire est descendue sur elle. Il y avait comme un halo autour de son visage et elle commença à parler en chinois. Elle ne put plus parler anglais pendant trois jours… » Un étudiant noir est inscrit dans cette école, il s’agit de William Seymour, qui quelques années plus tard, lancera le grand mouvement de Pentecôte d’Azuza Street. Son ministère lui attirait beaucoup d’ennemis et il fut injustement calomnié, mais il dira à ce sujet : « Je pense que la plus grande tristesse de ma vie est que mes ennemis en m’attaquant ont détruit et ruiné des âmes précieuses. » On estime que les campagnes de Parham ont contribué directement ou indirectement à la conversion de plus de deux millions de personnes. Charles Parham mourut le 29 janvier 1929 à l’âgé de 66 ans.

William J. Seymour (1870-1922)

William J. Seymour a transformé une petite étable de la rue Azusa à Los Angeles en un centre international de réveil. Il mettait l’accent sur le baptême dans l’Esprit accompagné du parler en langues dans ses réunions. Il devint le leader du premier mouvement organisé qui insistait sur cette expérience. Dans cette grange d’Azusa Street, toutes les races (blancs, noirs, Hispaniques, Européens…) étaient rassemblées pour louer Dieu.
La ville de Los Angeles avait faim de Dieu et on pouvait y ressentir un désir que quelque chose se produise. Les signes d’un réveil étaient évidents avant même que Seymour n’arrive en 1906. Des évangélistes avaient parcouru la Californie du Sud semant des feux divins. Beaucoup de groupes de personnes intercédaient et témoignaient de porte-à-porte. De nombreuses communautés de LA cherchaient sincèrement la présence de Dieu. Il y avait très peu de discrimination raciale.
Les débuts furent pourtant laborieux ; après sa première prédication, l’Église qui l’avait invité le rejeta. Mais Seymour était un homme de prière dont la douceur et le calme étaient connus de tous. Et vers la fin février 1906, il tenait des réunions chez les Asbery qui l’avaient accueilli. Ils passaient des heures dans la prière, cherchant le baptême du Saint-Esprit. C’est alors qu’un certain Mr Lee, ami de Seymour, fut complètement guéri et qu’il reçut le parler en langues… Le groupe entier tomba à genoux, louant Dieu et l’implorant pour être baptisé. Six ou sept personnes élevèrent la voix et commencèrent elles aussi à s’exprimer dans de nouvelles langues. Certains sortirent en prophétisant et en prêchant. D’autres couraient dans les rues autour de la maison pour que les voisins puissent les entendre parler en langues. La réunion fut électrique… le mouvement de Pentecôte était né.

Evan Roberts (1878-1951) et le réveil du Pays de Galles

Très jeune, Evan Roberts dut travailler dans la mine. Il mémorisait des versets qu’il partageait avec les ouvriers. À l’âge de treize ans, il eut sa première expérience spirituelle. C’est à ce moment qu’il décida de se consacrer pleinement au service de Dieu. Une simple phrase prononcée du haut de la chaire allait bouleverser toute sa vie : « Qu’est-ce que Jésus ferait ? » Sa passion était si grande qu’il fut amené chez un médecin qui le considéra comme un théomane. Un peu plus tard, Evan écrit à un ami : « J’ai demandé que le Seigneur nous baptise toi et moi de son Saint-Esprit ». Peu après, il fut tellement rempli du Seigneur que son lit en tremblait.
Il se levait chaque nuit à 1 heure du matin pour un moment de communion avec Dieu. Il priait pendant 4 heures et se rendormait. Il se réveillait à 9 heures pour intercéder à nouveau jusqu’à midi. En décembre 1903, il sut avec certitude que Dieu avait prévu de toucher le Pays de Galles.
Evan avait une personnalité torturée ; il ne voulait pas passer à côté de la plénitude du plan de Dieu et cette crainte l’a conduit dans une dépression. En 1904, lors d’une réunion, il reçut une révélation de l’amour de Dieu qui le transforma profondément. Il était rempli de compassion et irradiait de l’amour de Dieu. Il était connu pour sa passion pour le Saint-Esprit. Evan commença une série de réunions qui furent marquées par des rires, des pleurs, des danses, de la joie et de la contrition, de la repentance. Très vite, les journaux se saisirent de l’événement et le réveil devint une histoire nationale. Les meetings politiques furent supprimés. Les matchs de foot n’attiraient plus ni joueurs ni supporters sur les terrains. Les théâtres devaient fermer étant donné le peu de fréquentations. Les commerces de pari ou d’alcool perdaient leur clientèle. Et les barrières doctrinales entre les dénominations tombaient alors que les chrétiens tous ensemble adoraient dans l’Esprit du Seigneur. Quelques-uns des journalistes eux-mêmes se convertirent durant les réunions pendant que le réveil s’étendait avec une grande ferveur à travers le Pays de Galles. En peu de temps les bars et les cinémas furent fermés…

Aimee Semple McPherson (1890-1944)

« Quelqu’un a dû la voir monter Main Street depuis la direction de la banque et du coiffeur ; c’était une très jeune femme en robe blanche, portant une chaise. Elle monta dessus et elle levait ses longues mains vers le ciel comme si elle appelait au secours… Puis elle ne faisait rien… Elle fermait ses grands yeux et se tenait simplement là, avec les bras en l’air, comme une statue de marbre… Même les yeux fermés, Aimée pouvait ressentir le besoin de la foule d’une cinquantaine de spectateurs qui l’observaient bouche bée… La jeune femme ouvrait les yeux et regardait autour d’elle. “Vous tous, criait-elle en sautant de sa chaise, venez et suivez-moi, vite.” En enfilant la chaise sur son bras, elle se frayait un passage à travers la foule et se mettait à courir en descendant Main Street. Les gens la poursuivaient, les gamins en tête, puis les hommes et leurs épouses… Ils la suivaient au travers des portes de Victory Mission. Il y avait juste assez de place pour que tout le monde puisse s’asseoir. “Ferme la porte à clé, chuchotait-elle au portier, ferme la porte à clé et garde-la fermée jusqu’à ce que j’aie fini.”
À une époque où les femmes n’étaient reconnues que secondairement dans le ministère, Aimée a fait construire l’Angelus Temple à Los Angeles, c’était un édifice sophistiqué qui pouvait contenir 5000 personnes. Charlie Chaplin est venu à plusieurs reprises à ses réunions. Quand le bâtiment s’est mis à se remplir trois fois chaque dimanche, Aimée est allée encore plus loin. Elle a monté la toute première station de radio chrétienne du monde, et a fondé une dénomination : Foursquare. Ruth Eflin, qui a assisté à ces rassemblements lorsqu’elle était enfant, disait “qu’elle n’a jamais revu des réunions avec une onction aussi belle et puissante.”

John Lake (1870-1935)

John Lake disait souvent que le secret de la puissance céleste n’était pas dans le “faire”, mais dans “l’être”. Il croyait que tous chrétiens remplis de l’Esprit devaient manifester le même type de ministère que Jésus quand il vivait sur terre. Et cela n’était possible que si l’on se voyait comme Dieu nous voit.
Lake et plusieurs membres de sa famille ont expérimenté la guérison divine avec John Alexander Dowie à Chicago. Il fit des études de théologie, mais ne devint jamais pasteur. Son ministère débuta lorsqu’il pria pour son épouse mourante et qu’il fut spectateur de son complet rétablissement. Il s’installa à Sion, mais suite aux déboires de Dowie, il préféra se fixer à Chicago, où il fit fortune. Mais l’appel était trop fort et il partit avec tous les siens en Afrique du Sud en 1908. Il fut l’instrument d’un réveil extraordinaire parmi les Zoulous, mais sa passion était tellement grande qu’il négligea sa propre famille. Après le décès de son épouse, il retourna aux États-Unis en 1912. Durant l’été 1914, Lake s’installa à Spokane, Washington, et fonda des “Salles de Guérison” dans un vieux bâtiment. On estime qu’environ une centaine de milliers de guérisons eurent lieu dans ces chambres. Des statistiques officielles ont montré que cette ville fut la plus saine de tous les USA.

Smith Wigglesworth (1859-1947)

Mon ami s’écria : “Elle est morte !” Il était affolé. Je n’ai jamais vu un homme si effrayé de toute ma vie. “Que vas-tu faire ?” me dit-il. Vous pouvez penser que ce que je fis était absurde, mais je l’ai attrapée et tirée hors du lit. Je l’ai portée à travers la chambre, et plaquée contre le mur en la tenant droite sur ses jambes, car elle était absolument morte. J’ai regardé son visage et déclaré : “Au nom de Jésus, je chasse cette mort.” Du sommet de la tête à la pointe des pieds, tout son corps s’est mis à trembler. “Au nom de Jésus, je te commande de marcher.” Et j’ai répété : “Au nom de Jésus, au nom de Jésus, marche !” Et elle a marché.

Ce plombier très simple est devenu un évangéliste mondialement connu pour sa très grande foi. C’est en 1907 qu’il a été baptisé du Saint-Esprit à Sunderland, mais son ministère de guérison avait déjà commencé alors qu’il fréquentait un groupe de chrétiens à Leeds…