Le terme « réveil » n’est pas à proprement parler biblique, mais l’Écriture retrace l’histoire de la révélation progressive de Dieu aux hommes dans chacun des livres qu’elle comprend. C’est pourquoi, à mon sens, le concept du réveil est présent dans toute la Bible, car à chaque fois que Dieu s’est révélé à un homme, sa vie en a été bouleversée.

C’est ainsi, par exemple, qu’Abraham a tout quitté pour suivre, à contre-courant de tout ce qui se faisait autour de lui, le chemin nouveau sur lequel Dieu l’appelait. On pourrait citer aussi Moïse, et Josué à sa suite, qui ont conduit tout un peuple hors de l’esclavage vers une destinée extraordinaire, en obéissant pas à pas à ce que Dieu leur montrait. De même, les juges, les prophètes, certains rois comme David ou Josias, des prêtres comme Esdras, ou simplement des hommes ordinaires comme Néhémie, ont été suscités par Dieu pour entraîner les enfants d’Israël sur le chemin de l’obéissance et de la victoire après une période d’égarement et d’oppression.

La révélation de Dieu culmine dans l’incarnation de son Fils et dans le ministère de Jésus, qui, par son oeuvre et son enseignement, a retourné toute l’Histoire de l’humanité en faisant connaître aux hommes le dessein éternel du Père et en leur ouvrant par sa mort et sa résurrection le chemin du salut. Impactés par son message et animés de son Esprit, ses disciples continuent de répandre le feu du réveil par toute la terre.

Je définirais donc le réveil comme l’initiative divine d’accorder une puissante révélation d’une facette de sa personne à un homme ou une femme, et de l’oindre pour l’envoyer contaminer d’autres par ce feu. Sans révélation de Dieu et sans effusion du Saint Esprit, l’Eglise a tendance à s’encroûter et à s’enfermer dans des rituels religieux, soient-ils hérités des réveils du passé, sans plus vraiment en comprendre la réalité spirituelle et sans en vivre la puissance.

En ce sens, elle s’est endormie et a besoin à nouveau d’un réveil pour sortir de sa léthargie et de son enfermement sur elle-même, et pour s’ouvrir vers l’extérieur avec un renouvellement des stratégies et de la puissance de Dieu. C’est pourquoi tout réveil implique de délaisser certaines pratiques qui étaient peut-être bonnes pour un temps, mais qui sont devenues dépassées et qui empêchent l’Eglise d’entrer dans le mouvement de l’Esprit, qui lui, n’est pas limité par son action passée.

Ce n’est pas que le réveil s’accompagne de nouvelles révélations, car l’oeuvre authentique de Dieu ne contredira jamais les Ecritures, mais souvent, la compréhension que nous en avons est faussée par nos traditions et étriquée à cause de notre héritage spirituel, et nous avons sans cesse besoin que Dieu nous accorde une nouvelle vision et un renouvellement de notre intelligence afin que nous puissions avancer « de gloire en gloire », c’est-à-dire en quittant une gloire passée pour entrer dans une nouvelle.

En réalité, le réveil devrait être la vie normale de l’Eglise, puisque Dieu ne change pas et que ses promesses sont toujours fiables, mais à cause de sa tendance à retomber toujours dans le religieux, en cherchant à contrôler le flot de l’Esprit et donc en le limitant, l’Eglise tombe dans la tiédeur et s’endurcit progressivement à la voix de l’Esprit.

C’est ainsi que les manifestations visibles du Royaume de Dieu deviennent l’exception. Mais lorsque Dieu donne à l’Eglise de se rendre compte de son état et de se repentir de son attitude religieuse, c’est déjà le début du réveil.

 

Sarah Blomme