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Introduction

Qu’est-ce qu’un réveil ? Qu’est-ce que le réveil ? Il est important de se poser la question. Au fil des ans, je me suis rendu compte que beaucoup de personnes en parlaient. Mais selon les milieux religieux, la compréhension du mot et l’attente qui en résulte peuvent être bien différentes. Tout le monde veut le réveil, mais nous ne sommes pas forcément sur la même longueur d’ondes quant au contenu du mot.

Tout le monde !!! Il faut quand même noter que certains chrétiens sont complètement hostiles à toute notion de réveil. L’argument est le suivant : nous sommes à la fin des temps, Jésus a dit : « trouverai-je encore la foi quand je reviendrai ? » (Luc 18 :8), « L’amour du plus grand nombre se refroidira » (Mat. 24 :12). La Bible annonce le triomphe de la Bête et les signes ne peuvent être que sataniques, etc. Ils peuvent pousser le cynisme en se réjouissant de l’état moribond de leur communauté… « C’est la preuve que nous sommes dans les temps de la fin. » Si des gens quittent leur assemblée, « c’est le Seigneur qui épure son troupeau et qui fait le tri ». Ce qui est une bonne chose pour ceux qui restent, ils ont plus de chance de faire partie des 144.000 élus…

Certains prient ardemment pour sa venue. Mais lorsque le réveil est à la porte et qu’il commence à se manifester, ils le rejettent avec autant de passion. Ils n’ont jamais imaginé le prix qu’il fallait payer et les conséquences de l’action de Dieu dans leur propre vie. Des gens ont quitté leur assemblée au moment du réveil parce qu’ils ne pouvaient plus s’asseoir à leur place habituelle… d’autres, car les nouveaux sentaient mauvais.

Bref, ne vous attendez surtout pas à ce que tout se passe tranquillement quand un mouvement du Saint-Esprit se met en route. Cela n’a jamais été le cas et il est fondamentalement impossible que ce le soit. Au contraire, si tout est bien calme, demandez-vous si Dieu est vraiment présent.

Deux manières paradoxales de concevoir le réveil.

La première définition classique peut se résumer en ces mots : « Le réveil, c’est Dieu ! », « l’Éternel qui se manifeste puissamment dans l’Église et dans le monde », « Dieu qui agit et bouleverse nos plans et nos conceptions », « le Seigneur qui agit de manière souveraine et incontrôlable », « Dieu à l’œuvre au sein de son peuple et à travers lui. »

Arthur Wallis donne cette définition : « Le réveil est une intervention divine dans le cours normal des choses spirituelles. C’est Dieu qui se révèle lui-même à l’homme dans une puissance impressionnante et irrésistible. C’est si manifestement une œuvre de Dieu que les personnalités humaines passent au second plan et les programmes humains sont abandonnés. C’est l’homme qui se re­tire à l’arrière-plan car Dieu a pris la première place. C’est le Seigneur qui travaille au travers d’une puissance extraordinaire sur les chrétiens et ceux qui ne le sont pas encore. »

Cette approche, tout à fait correcte, présente néanmoins une grande faiblesse. Puisque le réveil est l’initiative de Dieu, si celui-ci n’arrive pas, c’est que forcément le Seigneur ne le veut pas. Son absence sera comprise comme une décision souveraine de Dieu. Ce n’est pas le temps, l’Église n’est pas prête ou le monde est trop méchant… Dieu est responsable du statu quo. Le chrétien est un spectateur impuissant.

La deuxième définition va aborder le problème dans l’autre sens : « Le réveil, c’est l’homme ! » Si dans la première le réveil est perçu comme une démonstration extraordinaire de puissance, Finney déclare : « il n’y a absolument rien de miraculeux dans un réveil ». Tout réveil est le fruit d’une juste action de l’Église. S’il n’y en a pas, c’est que l’Église ne fait pas son boulot. Le réveil est l’état naturel de l’Épouse. Le chrétien est ici, un acteur essentiel

L’agriculteur qui sème du blé ne se pose pas la question de savoir si c’est bien la volonté de Dieu de le faire pousser. Pour Finney, ce qui est vrai dans le naturel l’est encore plus pour les choses spirituelles. Sur la terre, des conditions climatiques (ou des maladies) peuvent empêcher la récolte. Pour les affaires du royaume, Dieu veille particulièrement à ce que ses plans se réalisent.

Il est à noter que l’approche de Finney est plus biblique. En effet, le mot réveil ne s’y retrouve pas. Par contre, en Éphésien 5 :14, il est écrit : « Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et Christ t’éclairera », nous demandons le réveil à Dieu, et il nous répond : « réveille-toi, toi-même ! »

La faiblesse de cette définition est qu’elle enferme le réveil dans un système. On peut facilement tomber dans une forme de légalisme en suivant Finney. Il était juriste de formation et ses discours s’en ressentent. Mais c’était un homme rempli du Saint-Esprit. Il avait vécu un baptême de feu et il avait la capacité de le transmettre. Suivre Finney sans cette onction du Saint-Esprit peut être très décourageant.

Conclusion

Quelle est donc la bonne définition ? L’action de Dieu ou l’action des hommes ? Comme souvent en théologie, il ne faut pas opposer les concepts, mais on doit prendre les deux. Par exemple, on dit de Jésus qu’il est vraiment Dieu ET vraiment homme, en même temps. Il faut intégrer les deux définitions.

Le réveil c’est Dieu ET c’est l’homme ! Comme le déclare mon pasteur, Jacques Lemaire : « le réveil c’est l’irruption du royaume de Dieu, ici et maintenant. » Et mon ami, Christophe Blomme de rajouter « en moi. »

« Semez pour la justice et vous moissonnerez le fruit de la bonté. Défrichez-vous un champ nouveau, car voici qu’il est temps de se tourner vers l’Eternel en attendant qu’il vienne et qu’il fasse pleuvoir la justice pour vous. » (Osée 10 :12) Je ne suis pas maître de la pluie, mais je suis responsable de l’état du champ. Mon devoir de chrétien est de travailler la terre de mon cœur, d’y enlever les pierres et les mauvaises herbes, de semer les bonnes semences, de veiller à vivre dans l’intégrité… et puis surtout, de développer une sensibilité au Saint-Esprit. Je dois apprendre à reconnaître sa voix pour être prêt à agir promptement, sur son ordre.

Je ne suis pas « responsable » de la conversion d’une nation, d’un pays, d’une ville, d’une communauté… C’est Christ qui construit son Église. Mais je suis responsable de l’état de mon cœur. J’ai ma part à jouer dans le processus de transformation. Et si ma vie est renouvelée, si tout mon être est enflammé, rien de plus naturel que ce feu ne se transmette autour de moi.

Un réveil ne vient jamais par hasard. Lorsqu’il éclate, vous pouvez être certains qu’il y a derrière, un homme ou une femme qui en est porteur. Le réveil commence toujours dans la vie d’une personne. Voulez-vous être cet instrument?

Pierre Demaude

Merci de ne rien modifier au texte et de préciser la source : www.reveille-toi.net